Une fois mariée, porter le nom de son époux n’est pas une obligation. La législation laisse le choix de son nom d’usage à l’épouse, dont le nom de naissance reste son identité propre ad vitam aeternam. Les deux noms peuvent être juxtaposés. Quel inconvénient d’avoir un double nom de famille ? Tout savoir lorsqu’on préfère garder son nom de jeune fille dans son nom d’usage.
Patronyme : les possibilités suite au mariage
Il est fréquent pour des époux de porter le même nom de famille. Si l’un et l’autre conservent légalement leur nom de naissance, il est courant pour l’épousée de délaisser son nom de jeune fille au profit de celui de son mari comme nom d’usage.
Ce choix fréquent est souvent motivé par une habitude née du fait qu’avant une évolution législative, les enfants reconnus par leur père prenaient automatiquement son patronyme. Ainsi, lorsque l’épousée préférait le patronyme de son mari comme nom d’usage, tous les membres de la famille portaient le même nom.
À noter que, bien que peu de couples choisissent cette option, la loi 85-1372 du 23 décembre 1985 acte la bilatéralité, en autorisant l’époux à utiliser le nom de jeune fille de son épouse.
La législation inscrit depuis le 17 mai 2013 au Code Civil les différentes possibilités offertes à chacun des époux quant au choix de son patronyme : continuer à utiliser son nom de naissance, utiliser le nom de son conjoint ou opter pour un double nom de famille.
Quel que soit leur choix, il s’agit d’un nom d’usage et le nom de naissance reste inscrit sur les documents d’identité officiels et actes administratifs.
Le double nom peut se transmettre aux enfants, disparait en cas de divorce mais peut être maintenu en cas de décès du conjoint.
Mariée en gardant son nom de jeune fille, des incompréhensions fréquentes
Continuer à utiliser son nom de jeune fille, prendre le nom de son époux ou adopter un double-nom est un choix personnel.
Garder son nom de jeune fille tout en étant mariée est souvent motivé par le fait de se sentir soi-même et bien dans son identité actuelle. Il s’agit de celle que la mariée connait depuis sa naissance.
Ce choix facilite aussi souvent la continuité de sa vie professionnelle et sociale : collègues, clients, prestataires connaissent la mariée sous son nom de jeune fille. L’adoption d’un nom d’usage, y compris en double-nom, demande de communiquer sur ce changement, avec souvent le besoin ressenti d’expliquer, de lever le voile sur une part de sa vie privée : son mariage.
Néanmoins, les mariées qui choisissent de garder leur nom de jeune fille après le mariage, y compris en double nom, sont souvent confrontées à de l’incompréhension voire de la suspicion.
En premier lieu, par leurs proches et la société. Même si la législation encadre la question du patronyme après un mariage et que le choix de garder son nom de jeune fille ou de prendre un double nom est de plus en plus fréquent, il reste minoritaire chez les couples qui convolent en justes noces. Des médisances et des préjugés accompagnent encore trop souvent ce choix, pourtant d’ordre privé et propre à chacun.
Aussi, la suspicion revient lorsque vient le temps de remplir des formulaires : secteur médical, administration… Une erreur est souvent suspectée lorsque la case mariée est cochée mais que le champ nom d’usage reste vide, pouvant entrainer une perte de temps dans le traitement du dossier et la nécessité, encore, d’expliquer, de se justifier.
Certains n’hésitent pas à corriger ce qu’ils pensent être une erreur en attribuant d’office le nom de son époux à madame. Et crée eux-mêmes l’erreur par excès de zèle, méconnaissance ou incompréhension.
Des incidences administratives
Le choix du patronyme après le mariage a aussi une incidence administrative. Adopter un nom double ou le nom de son mari comme nom d’usage nécessite de faire actualiser ses papiers d’identité. Dans le cas d’un nom double, l’époux doit lui aussi faire la même démarche.
Un double nom est aussi plus long et augmente donc le risque d’erreur dans l’enregistrement du patronyme dans les dossiers. Ce qui peut engendrer des difficultés à justifier de son identité, notamment en voyage, auprès des banques, des autorités…
Quelle incidence sur le patronyme des enfants ?
Les parents qui ont des enfants à naître ont un libre choix pour le patronyme de ces derniers : porter le nom de leur père, celui de leur mère ou les deux, dans un ordre choisi par les parents.
Le fait que la femme mariée garde son nom de jeune fille, utilise son nom d’épouse ou prenne un double nom n’a donc pas d’incidence sur le nom de famille des enfants à naitre après le mariage.
Garder son nom de jeune fille ou opter pour un double nom après son mariage est un choix personnel, mû par des convictions, des valeurs, une envie, un besoin profond de s’approprier pleinement son identité, son héritage familial. Comme toute décision, il présente ses avantages et des inconvénients. Néanmoins, ceux-ci restent largement surmontables et les mœurs continuent d’évoluer. Si la mariée a à cœur de conserver son nom de jeune comme nom d’usage, alors libre à elle.